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Arthrose des doigts longs

L’arthrose des doigts longs

Définition

L’arthrose digitale est une lésion dégénérative des articulations digitales.

Elle est la deuxième localisation de l’arthrose par ordre de fréquence.

Elle affecte principalement les articulations interphalangiennes distales (IPD) moins souvent proximales (IPP) et rarement métacarpo-phalangiennes (MCP).
Elle touche les femmes plus que les hommes aux alentours de la cinquantaine.
Cette prévalence augmente avec l’âge, le terrain familial et l’hérédité.

Il est montré qu’une arthrose digitale est associée à un risque ultérieur plus élevé de développer une arthrose de hanche ou du genou.

Pictogramme Définition

PHYSIOPATHOLOGIE

C’est celle de l’arthrose commune avec altération du cartilage, modifications de l’os sous-chondral avec ou non, réaction inflammatoire.

signes cliniques

Les symptômes se caractérisent par des douleurs associées à un gonflement articulaire et une raideur.
La douleur est le maître symptôme, plus ou moins importante, elle peut toucher une ou plusieurs articulations et évoluer sur un mode inflammatoire avec gonflement articulaire.
Les déformations caractérisent la pathologie. Dorso-latérales, fusiformes symétriques ou non, elles se dénomment nodosités de Bouchard aux IPP ou d’Heberden aux IPD.
En fonction de l’avancée de la destruction articulaire, il existe des déviations phalangiennes de face comme de profil.
Le préjudice esthétique qui peut en résulter est souvent un motif de consultation.
Ces douleurs et cette raideur sont à l’origine de la gêne fonctionnelle avec limitation des amplitudes articulaires et de la difficulté de préhension.

Dr Alain tchurukdichian - l’arthrose des doigts longs
Dr Alain tchurukdichian - l’arthrose des doigts longs
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examens complémentaires

Le diagnostic est essentiellement clinique, mais il est habituel d’avoir un bilan radiographique standard main-poignet de face et profil dégageant les chaînes articulaires.
L’analyse des images permet de classer l’atteinte articulaire selon le degré d’usure du cartilage, de la réaction osseuse périphérique et, d’évaluer l’importance de la déformation ou de la déviation des pièces osseuses.

Dr Alain tchurukdichian - l’arthrose des doigts longs

DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS

  • La polyarthrite rhumatoïde et autre arthrite
  • L’hémochromatose
  • Le rhumatisme psoriasique
  • Les arthropathies métaboliques : la goutte, la chondrocalcinose, le rhumatisme à hydroxyapatite

L’association des différentes atteintes articulaires et leurs localisations (IPD, IPP, MCP, poignet) orientent vers les différents diagnostics.

évolution

L’évolution spontanée, sans prise en charge thérapeutique, est invalidante par les douleurs ou la gêne fonctionnelle. Mais ceci, jusqu’à un certain degré où les douleurs régressent voire disparaissent au détriment d’articulations raides et déformées.

Traitement

Il a pour vocation de soulager la douleur, d’éviter les déformations tout en gardant une mobilité fonctionnelle des doigts. La prise en charge thérapeutique repose sur l’association de traitements médicamenteux, non médicamenteux et chirurgicaux.

Traitement médical

Dans la mesure où il n’existe pas de traitement médical ciblé de l’arthrose, celui-ci n’est que symptomatique avec comme objectif l’antalgie et l’amélioration fonctionnelle.

Seront utilisés en association ou non :

– Des antalgiques types Paracétamol

– Des anti-inflammatoires stéroïdiens ou non

– Des topiques AINS

– Des injections intra-articulaires de corticoïdes, d’acide hyaluronique

– Le port d’orthèses (nocturnes) agissant plus sur la douleur que sur les déformations

– La pratique régulière d’exercices de mobilisation articulaire et de préhension afin de préserver la fonction

Traitement chirurgicalTraitement chirurgical

La chirurgie est discutée à cause du caractère extensif et diffus de la pathologie.
La persistance de la douleur, les déformations, l’impotence fonctionnelle voire l’aspect inesthétique peuvent amener le patient à demander, ou le chirurgien à proposer, une prise en charge chirurgicale.

Plusieurs types d’intervention peuvent être proposés en fonction de la localisation, de la cause, du degré d’usure de l’articulation :

  • L’arthrodèse

Ce geste est radical puisqu’il supprime définitivement toute mobilité des deux phalanges solidarisées.
Il est proposé pour traiter l’atteinte des articulations interphalangiennes distales (IPD) et interphalangiennes (IP) du pouce.

La fixation des phalanges est réalisée à l’aide d’une agrafe intra-osseuse définitive (pas d’ablation secondaire nécessaire). La consolidation osseuse obtenue entre 1mois et ½ et 2 mois donne de très bons résultats tant sur le plan de la douleur que l’aspect esthétique, mais sans oublier la perte définitive de cette articulation distale, mais sans réelle conséquence fonctionnelle.

  • La synovectomie avec résection des ostéophytes

Cette intervention cherche à réduire le volume articulaire par résection des formations osseuses périarticulaires et de la synoviale inflammatoire, tout en essayant de respecter les insertions tendineuses et les ligaments.

Ce « toilettage articulaire » est palliatif et non-curateur puisqu’il laisse en place le cartilage endommagé.

L’avantage de laisser une articulation mobile par rapport à l’arthrodèse n’est que très souvent théorique puisque les résultats sont mitigés par la persistance de phénomènes douloureux, d’un certain épaississement articulaire et d’une raideur articulaire accrue.

  • L’arthroplastie prothétique

Elle doit être envisagée lorsque l’articulation pathologique est le siège d’une mobilité fonctionnelle incontournable comme l’est l’articulation interphalangienne proximale (IPP). L’arthrodèse doit être dans ce cas l’ultime recours.

Il est possible d’utiliser :
– soit un implant, généralement en silicone, qui joue plus le rôle d’un « espaceur » entre les deux phalanges

Dr Alain tchurukdichian - l’arthrose des doigts longs
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– soit une véritable prothèse anatomique, modulaire, de resurfaçage autorisant de nouveau le mouvement articulaire précis.

L'arthrose des doigts longsCes prothèses sont efficaces sur la douleur et l’inflammation. L’évolution destructrice de l’arthrose est stoppée.

L’opération est le plus souvent réalisée sous anesthésie loco-régionale (seul le membre supérieur est endormi), mais une anesthésie générale est toujours possible.

La surveillance post-opératoire se fait en service de chirurgie ambulatoire, mais une hospitalisation est toujours possible, selon votre état de santé, de votre situation familiale ou géographique.

Pictogramme Suite opératoire Les suites opératoires :

  • L’arthrodèse

Une attelle de protection sera maintenue à la face palmaire des deux dernières phalanges pour une durée de 1 mois.
Les points cutanés non résorbables seront retirés par l’infirmière après 2 semaines.
L’évolution est surveillée par contrôle radiographique.
L’utilisation de l’agrafe évite de devoir réaliser une seconde intervention pour l’ablation du matériel.
Dès la levée de l’anesthésie, la mobilisation du doigt est possible au niveau de l’articulation IPP.

  • La synovectomie avec résection des ostéophytes

Un pansement est conservé jusqu’à l’ablation des fils non résorbables par l’infirmière au bout de 2 semaines.
La mobilisation articulaire est quasi immédiate afin de limiter au maximum les risques d’adhérences et de raideur.

 

  • L’arthroplastie prothétique

Un pansement est conservé jusqu’à l’ablation des fils non résorbables par l’infirmière au bout 2 semaines.
Une attelle de protection sera maintenue à la face palmaire des deux premières phalanges pour une durée de 10 à 15 jours.

La mobilisation articulaire passive et active débute dès l’ablation de l’attelle afin de limiter au maximum les risques d’adhérences et de raideur, en prenant bien soin de retrouver une extension complète et ne pas laisser s’installer un flessum permanent.

Il faudra plusieurs mois pour retrouver un état cutané normal et une disparition du gonflement « articulaire ».

Comme pour toute mise en place de prothèse, il faudra respecter un calendrier de consultations pour contrôle de l’évolution clinique et radiographique.

Les COMPLICATIONS

Il n’existe pas d’acte chirurgical sans risque de complication secondaire.
La législation actuelle nous oblige à vous informer des complications possibles liées à l’acte chirurgical qui est proposé.
La liste ne peut être exhaustive et une complication exceptionnelle peut toujours survenir, mais elle contient les principales complications rencontrées dans la littérature et dans l’expérience de chaque chirurgien.

Certaines de ces complications relèveront d’un traitement spécifique ou d’une réintervention dans un délai variable, et certaines pourront laisser des séquelles plus ou moins importantes.

Complications communes à la chirurgie de la main

Hématome
Infections
Syndrome algo-neuro-dystrophique
Accidents d’anesthésie

Complications spécifiques à la mise en place d’une prothèse articulaire

Infection de la prothèse
Luxation
Descellement et mobilisation des pièces prothétiques
Usure de certaines pièces prothétiques
Enraidissement et perte de la mobilité articulaire
Allergie aux métaux (rare), intolérance

Les risques et la survenue de complications dépendent du stade de l’évolution de la pathologie, des techniques utilisées, de l’expérience du chirurgien et, pour une part non négligeable, du comportement du patient.
Il ne faut pas surévaluer les risques, mais prendre conscience qu’une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une part d’aléas.
Le recours à un Chirurgien de la Main qualifié vous assure que celui-ci a la formation requise pour savoir éviter ces complications, ou les traiter efficacement le cas échéant.

mon avis

L’arthrose, quelle que soit sa localisation, est une pathologie évolutive qui peut devenir invalidante par les douleurs qu’elle génère et par ses conséquences fonctionnelles.
Après avoir tenté de ralentir l’évolution par une prise en charge médicale, il est utile de prendre un avis chirurgical spécialisé. Car les possibilités chirurgicales ont des résultats efficaces et rapides si elles sont envisagées au bon moment.
En effet, l’importance de la destruction ostéocartilagineuse et l’effet délétère de l’inflammation chronique sur les tissus
périarticulaires conditionnent la faisabilité, la réussite et la pérennité de l’intervention.
La prothèse de l’IPP sera efficace pour faire disparaître la douleur, mais donnera plus difficilement des mobilités articulaires normales.

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Dr Alain Tchurukdichian - Chirurgien de la main Dijon
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