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Syndrome du canal carpien

Définition

Il s’agit de l’expression clinique des symptômes liés à la compression mécanique du nerf médian au tunnel carpien. 

Dr Alain tchurukdichian - Syndrome du canal carpien
Pictogramme Définition

anatomie

Le tunnel carpien est formé par l’addition en arrière de l’ensemble des petits os du carpe (« poignet ») formant une gouttière, et en avant d’un ligament solide et épais, le ligament transverse.
Traversent ce tunnel, de proximal en distal, d’une part les tendons fléchisseurs du pouce et des doigts (9 au total) entourés de leur gaine synoviale et d’autre part, le principal intéressé, le nerf médian.
Son rôle est de donner la sensibilité du pouce, de l’index, du majeur et de la moitié externe de l’annulaire.
Il contrôle également la commande motrice de certains muscles de la base du pouce.

les causes

La principale cause est l’épaississement des gaines synoviales dans cet espace inextensible qu’est le tunnel carpien. Les facteurs favorisant cet épaississement sont multiples et souvent associés :

  • Synovites inflammatoires
  • Lésions ostéo-articulaires du carpe, fractures et arthrose
  • Variations hormonales comme la grossesse, la ménopause, les dysthyroïdies
  • Le maintien en hyper extension ou hyper flexion du poignet
  • Les activités intenses et répétitives

signes cliniques

Les troubles ressentis se caractérisent par :

  • Des engourdissements des 3 premiers doigts (pouce, index, majeur) et du bord externe du quatrième (annulaire)
  • Des fourmillements
  • Des brûlures

Ces signes volontiers plus fréquents la nuit ou au réveil

  • Un manque de force de serrage
  • Des douleurs de la main qui peuvent remonter vers l’avant-bras, le coude, voire l’épaule et même la nuque.

Dans les formes anciennes ou évoluées apparaissent des signes de gravité :

  • Perte de la sensibilité pulpaire
  • Déficit de la mobilité du pouce avec amyotrophie (fonte musculaire) à sa base

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

Même si le diagnostic est essentiellement clinique, l’électromyogramme est l’examen demandé systématiquement pour le confirmer. Il doit être réalisé par le neurologue qui enregistre la qualité du courant électrique véhiculé par le nerf. Il précise l’importance de l’atteinte nerveuse et le site de la compression ainsi qu’une éventuelle association à l’atteinte du nerf cubital (4ème et 5ème doigts).

Traitement médical

Il repose sur les infiltrations de cortisone associées ou non au port d’attelle ou d’orthèse de repos plutôt la nuit.

Ces tentatives ne font qu’atténuer les signes cliniques, retarder la prise en charge chirurgicale et aggraver l’atteinte du nerf.

Traitement chirurgicalTraitement chirurgical

Quelle que soit la technique utilisée, le principe est d’élargir le tunnel carpien par la section du ligament transverse.

Les techniques diffèrent par la taille et la position de l’incision cutanée :

Soit dans la paume, au « talon » de la main à l’aplomb du tunnel carpien, c’est la technique classique dite « à ciel ouvert » ;

Soit au poignet, à l’entrée du tunnel carpien, c’est la technique endoscopique

L’opération est le plus souvent réalisée sous anesthésie loco-régionale (n’est endormi que le bras) mais une anesthésie générale est toujours possible.

La surveillance post-opératoire se fait en service de chirurgie ambulatoire, mais une hospitalisation est toujours possible, selon votre état de santé, de votre situation familiale ou géographique.

Pictogramme Suite opératoire Suites opératoires

La cicatrisation s’obtient en une quinzaine de jours et les points cutanés sont retirés au 2ème pansement. Il faut protéger le pansement de l’eau.

La rééducation est personnelle et quasi immédiate dès le soir de l’intervention. Il est impératif d’utiliser ses doigts, sa main et son poignet avec leurs amplitudes maximales sans forcer mais le plus vite possible pour éviter les adhérences et l’enraidissement des articulations.

Le massage de la cicatrice après ablation des fils est conseillé afin de lutter contre les adhérences sous cutanées.

Le travail ou les activités sont repris entre 15 et 30 jours selon les patients.

Les « fourmis » et les engourdissements disparaissent rapidement, par contre les pertes de sensibilité s’améliorent plus lentement, parfois incomplètement.

Une douleur péri-cicatricielle, à la base de la paume près du poignet est habituelle et peut durer plusieurs semaines voire mois.

Le manque de force est également habituel pendant plusieurs mois.

Les COMPLICATIONS

Il n’existe pas d’acte chirurgical sans risque de complication secondaire. La législation actuelle nous oblige à vous informer des complications possibles liées à l’acte chirurgical qui est proposé.
La liste ne peut être exhaustive et une complication exceptionnelle peut toujours survenir, mais elle contient les principales complications rencontrées dans la littérature et dans l’expérience de chaque chirurgien.

Certaines de ces complications relèveront d’un traitement spécifique ou d’une réintervention dans un délai variable, et certaines pourront laisser des séquelles plus ou moins importantes.

Complications communes à la chirurgie de la main

Hématome
Infections
Syndrome algo-neuro-dystrophique
Accidents d’anesthésie

Complications spécifiques au canal carpien

Persistance de troubles sensitifs
Ouverture incomplète du tunnel carpien et libération incomplète du nerf
Plaie directe du nerf médian
Pathologie neurologique associée (autre niveau de compression, polynévrite, neuropathie diabétique)
Cicatrice douloureuse
Récidive

Les risques et la survenue de complications dépendent du stade de l’évolution de la pathologie, des techniques utilisées, de l’expérience du chirurgien et, pour une part non négligeable, du comportement du patient.
Il ne faut pas surévaluer les risques, mais prendre conscience qu’une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une part d’aléas.
Le recours à un Chirurgien de la Main qualifié vous assure que celui-ci a la formation requise pour savoir éviter ces complications, ou les traiter efficacement le cas échéant.

mon avis

Une compression nerveuse non traitée peut entraîner des lésions irréversibles sources de séquelles fonctionnelles sensitives et motrices.
C’est pourquoi il ne faut pas confondre le soulagement des symptômes (fourmis, engourdissements, douleurs) qui laisse persister la cause mécanique compressive et le traitement radical et efficace qu’est la décompression chirurgicale du nerf.
Tout patient atteint d’un syndrome du canal carpien finira par se faire opérer, alors mieux vaut le faire le plus tôt possible afin de limiter l’atteinte du tissu nerveux.
Alors dès l’apparition des signes cliniques typiques, consultez et faites faire un EMG (électromyogramme) chez le neurologue pour confirmer le diagnostic.

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